Projet de reprise partielle des salariés de Vencorex : "On est plus optimiste aujourd'hui, on sait que ça va aboutir", assure l'entrepreneur Olivier Six

03/12/2025

Olivier Six a déposé un projet de reprise de l'usine vendredi 28 novembre, avec Séverine Dejoux, ancienne déléguée syndicale de l'entreprise.

"On est plus optimiste aujourd'hui, on sait que ça va aboutir", assure ce lundi sur ICI Isère l'entrepreneur Olivier Six qui veut relancer une partie de l'activité de l'entreprise chimique Vencorex à Pont-de-Claix, près de Grenoble, avec son projet 'Exalia'. L'offre de reprise a été déposée vendredi 28 novembre auprès du tribunal des affaires économiques (TAE) de Lyon. La liquidation de Vencorex en avril 2025 avait entrainé la suppression de 400 des 450 emplois du site. La reprise de l'usine chimique avait été attribuée au chinois Wanhua, qui n'avait donc repris qu'une fraction des salariés, le tribunal de commerce de Lyon ayant jugé irrecevable un projet de reprise en coopérative par des salariés, qui voulaient notamment garder ce fleuron de la chimie dans le giron français.

Le nouveau projet vise à employer 250 personnes d’ici deux ans, notamment une partie des anciens de Vencorex. "On a beaucoup travaillé, on est parti d'un projet qui était celui de reprendre la totalité de la plateforme", explique Olivier Six, mais il n'a pas abouti. "Là, on n'est pas du tout sur le même périmètre. Ça fait maintenant huit mois qu'on travaille sur le sujet, on s'est rendu compte qu'il y avait tout ce qu'il fallait pour que ça marche, poursuit-il. Le projet est aujourd'hui bien plus mature que le premier."

Une production tournée vers l'industrie locale

Les porteurs du projet, Séverine Dejoux, ancienne déléguée syndicale de Vencorex et Olivier Six, un entrepreneur local, veulent développer une chimie "décarbonée et souveraine" qui produira notamment de l'acide chlorhydrique, de la soude et du chlore liquide, pour les industries locales. "Il y a un marché, assure Olivier Six. Les produits qu'on va fabriquer, tout le monde en a besoin, notamment pour traiter l'eau. Donc ce sont des produits qui sont attendus par le marché". Ils sont "compliqués à fabriquer, dangereux à transporter. Et aujourd'hui, on n'en a plus en fabrication à 600 kilomètres à la ronde", affirme l'entrepreneur, qui veut ainsi éviter d'importer ces produits d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, ou de Belgique. "Il y a une véritable attente", insiste-t-il.

Auparavant, Vencorex fabriquait "des produits chimiques complexes. Nous, on va se concentrer sur des produits simples, faciles, dont tout le monde a besoin depuis le traitement de l'eau jusqu'à l'industrie, en passant par l'agroalimentaire". Ils seront "totalement décarbonés", grâce à une remise en état de l'usine pour qu'elle soit "une des plus efficientes d'Europe, on va irriguer l'économie régionale avec des produits qui vont permettre à tout le monde d'être bien plus compétitifs".

Un premier investissement de 60 millions d'euros

Le projet Exalia nécessitera dans un premier temps 60 millions d'euros d’investissement, via "des promesses très fermes et qui vont être concrétisées dans les prochaines semaines", annonce Olivier Six. "La métropole a délibéré, la région apporte son soutien, le ministre a apporté aussi le soutien de l'État", détaille l'entrepreneur. Il ajoute qu'il a aussi un soutien "du plus simple citoyen jusqu'au sommet de l'État. On a l'appui de la gauche à la droite, on a l'appui des parlementaires, on a un appui unanime sur ce projet", assure-t-il. Parallèlement, "des fonds privés et les banques suivent", ajoute-t-il. La réponse du tribunal de commerce de Lyon est attendue d'ici la fin du mois de janvier.

Source : franceinfo.fr

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