Les salariés de la Verrerie du Languedoc ne se résignent pas à l'arrêt du four décidé par Owens-Illinois

13/10/2025

La décision d'Owens Illinois d'arrêter le four à la Verrerie du Languedoc à Vergèze a créé l'émoi chez les salariés. Un véritable coup de massue, dans la mesure où les négociations pour tenter de sauver le site sont en cours. Un rassemblement a eu lieu ce vendredi matin pour faire le point.

"Le combat continue !". Même si la décision de la direction d'Owens Illinois d'arrêter le four a fait l'effet d'un coup de massue à Vergèze, les salariés de la Verrerie du Languedoc ne se résignent pas. Ils étaient rassemblés ce vendredi matin devant le site en présence de nombreux élus (maires, conseillers départementaux, régionaux, ainsi que le député, Nicolas Meizonnet), ). Tous bien décidés à se battre jusqu'au bout pour tenter de sauver l'entreprise et offrir une sortie digne aux 164 salariés, touchés par la fermeture annoncée du site.

"Arrêter le four c'est signer la mort de l'entreprise affirme Jean Denat, le maire de Vauvert. C'est scandaleux. Cette entreprise a encore rapporté de l'argent à ses actionnaires l'an dernier, on ferme donc une entreprise qui est rentable. C'est scandaleux, c'est l'ultra-libéralisme."

"Une fois de plus, O.I. nous montre son mépris des salariés renchèrit Pascale Fortunat-Deschamps, la maire de Vergèze. C'est un moyen de pression, d'intimidation et c'est innaceptable. Vous avez pu voir des larmes dans les yeux. Au-delà de la tristesse, c'est de la colère."

"On négociera jusqu'au bout"

Du côté de l'intersyndicale, c'est aussi l'incompréhension. "À l'instant T, les négociations ne sont toujours pas terminées rappelle Guillaume Boisson, le représentant de la CFE-CGC. On est toujours dans un projet de fermeture. À quel moment on ferme le four avant la fin des négociations ?" D'autant que l'opération n'est pas si simple que prévue. "Il y a un temps de préparation de plusieurs semaines, parce qu'à l'intérieur, il y a plusieurs tonnes de verre en fusion. La coulée doit être faite en toute sécurité, humaine et industrielle. Ça ne sera pas le cas si on le fait dans la précipitation comme le veut O.I."

Pas question pourtant de s'y opposer au risque de faire capoter les négociations, comme l'a menacé Owens-Illinois. "Même si on est fatigué moralement confie Yoan Goupille, délégué CGT. On ne lâchera rien, parce qu'on est là pour se battre, pour tous les salariés." Deux nouveaux rendez-vous sont prévus d'ici le 31 octobre. Pour tenter de peser sur le groupe américain, salariés et élus ont prévu de se retrouver le 16 octobre au matin, devant la préfecture du Gard à Nîmes.

L'État doit prendre ses responsabilités

C'est en effet du côté de l'Etat qu'il faut désormais se tourner, estime Georges Carbonnell, secrétaire de l'Union locale FO de Nîmes, venu en soutien sur le site."Owens Illinois est un entreprise américaine, nous sommes en France. Le rôle de l'Etat français, c'est de défendre ses ressortissants en organisant une nationalisation temporaire. C'est tout à fait légal, tout à fait possible, pour se donner le temps de trouver un repreneur, mais il faut du temps." Il en reste peu.

Source : francebleu.fr