Guerre commerciale : France Chimie craint la fermeture de 47 usines dans le pays

18/04/2025

L'industrie chimique française a alerté ce mercredi sur le risque de voir disparaître 47 usines sur le territoire si un "plan d'urgence" n'est pas lancé. La filière met en cause la guerre commerciale avec les Etats-Unis qui va, selon elle, "amplifier" la tentation de dumping.

À l'occasion de la présentation de son bilan annuel et des perspectives du secteur, France Chimie a alerté ce mercredi sur la guerre commerciale en cours avec les Etats-Unis. Selon le représentant de la filière, 47 usines risquent de fermer en France, et 200 à 350 dans toute l'Union européenne. L'organisation professionnelle évalue "entre 150 et 200.000" le nombre d'emplois menacés à l'échelle européenne, dont 15 à 20.000 en France.

Crainte d'un marché européen inondé par des produits chinois

Elle estime que l'industrie chimique européenne est prise "en étau" entre les Etats-Unis et la Chine en raison des droits de douane imposés par le président américain Donald Trump et que ce conflit commercial est susceptible d'"amplifier" la tentation du dumping, une pratique qui consiste à baisser les prix, voire de vendre à perte dans le but de trouver de nouveaux acheteurs pour des marchandises. Concrètement, France Chimie craint l'arrivée massive de produits, notamment chinois, sur les marchés français et européens, au détriment des produits intérieurs.

Selon les calculs de l'industrie de la chimie, 10 à 20 milliards d'euros de produits exportés par la Chine peuvent potentiellement inonder l'Union européenne -qui n'applique que 3% de droits de douane sur les produits chimiques- et 5 à 10 milliards de produits "made in America".

Un "plan d'urgence" réclamé
France Chimie, qui représente 4.000 entreprises, qui travaillent pour la fabrication de chlore, d'engrais, de pièces pour l'aéronautique ou l'automobile, en passant par la production de savon et de médicaments, réclame un "plan d'urgence", pour sauver les usines les moins compétitives "qui ne pourront s'aligner sur les baisses de tarifs", estime Frédéric Gauchet, le président de l'organisation professionnelle. Selon lui, le secteur de la chimie était déjà fragilisé, avant les taxes américaines. Des difficultés symbolisées notamment par le dossier Vencorex, en Isère. Frédéric Gauchet évoque les "surcapacités mondiales", les "coûts de l'énergie" plus élevés en Europe, la "charge réglementaire" et une "fiscalité défavorable". Il prédit une possible disparition de la "production d'acide nitrique en Europe si on ne fait rien".

Face à cette crise, France Chimie détaille un plan d'action national et européen autour de six priorités, parmi lesquelles le renforcement des mesures de défense commerciale, la réduction des coûts de l’énergie pour l’industrie, une simplification de la règlementation ou bien davantage d'investissements pour moderniser et décarboner les sites.

Source : francebleu.fr