Servier relance la vente de Biogaran en négociant exclusivement avec BC Partners. Le fonds britannique, associé à Bpifrance, aurait amélioré les garanties sur l'emploi et le développement européen.
Servier remet la vente de sa filiale Biogaran sur le métier. Le laboratoire pharmaceutique français annonce ce mercredi avoir entamé des négociations exclusives avec BC Parners. Le fonds britannique était déjà candidat l'an dernier avec son partenaire Bpifrance pour ravir la branche génériques du groupe, également convoitée par l'indien Aurobindo. Mais Servier avait abandonné la vente à l'automne sous la forte pression politique, le gouvernement de l'époque et les syndicats craignaient des conséquences sociales trop lourdes. La perspective d'un rachat indien aimantait particulièrement les critiques.
Le fonds britannique est revenu récemment à la charge et semble avoir amélioré son offre, toujours en partenariat avec la banque publique française, jusqu'à convaincre Servier de rouvrir les discussions. « En partenariat avec le management, BC Partners entend continuer de renforcer la position de Biogaran en tant que fournisseur clé de produits pharmaceutiques sur le marché français et accélérer son potentiel de croissance sur de nouveaux segments tels que les produits de santé grand public et les produits biologiques similaires, identifiés comme de nouveaux leviers majeurs de réduction des coûts pour le système de santé français » indique le communiqué.
L'attelage BC Partners Bpifrance valoriserait Biogaran dans la même fourchette que lors des discussions l'an dernier, entre 800 et un milliard d'euros, mais offrirait des garanties sur l'emploi et le développement de l'entreprise en Europe plus solide.
Plus grande marque
Le gouvernement Bayrou sera-t-il plus ouvert au deal que le gouvernement Attal qui avait tout fait pour dissuader tout investisseur non européen ? Servier lui-même jugeait que les échanges avec les candidats ne répondaient « pas à l'ensemble des critères » que le groupe s'était fixés. La nouvelle offre a été présentée au gouvernement et la présence de Bpifrance laisse penser que le feu politique passe au vert.
Le génériqueur, qui compte 240 salariés, réalise actuellement la moitié de sa production dans l'Hexagone, via sa quarantaine de sous-traitants. Il y écoule 320 millions de boîtes par an. C'est devenu la plus grande marque de génériques en France.
Source : lesechos.fr