Les syndicats se réuniront ce mercredi 3 décembre pour évoquer les ruptures conventionnelles et les contrats courts, sur lesquels le ministre du Travail a demandé aux partenaires sociaux de trouver un accord avant fin janvier, une réunion à laquelle le Medef ne participera pas, a-t-on appris lundi de sources syndicales.
Mercredi matin, les syndicats représentatifs doivent se réunir au siège de l'Unedic, notamment pour fixer le calendrier de ces négociations, a expliqué à l'AFP le secrétaire confédéral de la CGT, Denis Gravouil.
En revanche, les deux organisations patronales Medef et U2P ont indiqué qu'elles ne participeraient pas à cette réunion, l'U2P en raison d'un conflit d'agenda. La CPME a annoncé pour sa part une communication ultérieure.
Cette réunion doit permettre d'aborder le contenu de la lettre envoyée par le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou samedi, a indiqué Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT.
Le ministre a pris acte dans ce courrier de l'accord des partenaires sociaux, hors Medef, pour ouvrir une négociation de l'assurance chômage portant sur les contrats courts et les ruptures conventionnelles individuelles et indiqué qu'il serait "souhaitable" qu'elle "puisse générer une économie d'au moins 400 millions d'euros en année pleine.".
M. Farandou y explique que le gouvernement retirera la lettre de cadrage envoyée par son prédécesseur François Bayrou aux partenaires sociaux en août "dès lors que l'engagement d'une négociation (serait) formalisé et un calendrier permettant d'aboutir à un accord d'ici la fin du mois de janvier (serait) établi."
Insurgés contre la lettre de Bayrou
Les syndicats s'étaient insurgés contre la lettre de François Bayrou, qui exigeait 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies par an sur l'assurance chômage entre 2026 et 2029, et n'avaient pas ouvert de négociations dans ce cadre.
Mi-novembre, les cinq syndicats représentatifs et, côté patronal, la CPME et l'U2P, mais pas le Medef, ont demandé au gouvernement de retirer cette lettre, expliquant que cela leur permettrait d'ouvrir une négociation interprofessionnelle sur les contrats courts et les ruptures conventionnelles.
Si Denis Gravouil (CGT) se réjouit de l'abandon de l'objectif de milliards d'euros d'économies "sur le dos des chômeurs", il souligne qu'il n'est pas question pour son syndicat de raboter les droits des salariés concluant une rupture conventionnelle.
S'il faut trouver 400 millions, ce sera par des augmentations de cotisations patronales sur les ruptures conventionnelles", avertit-il, prévoyant "un bras-de-fer".
Jean-Pierre Foucard, secrétaire national de la CFE-CGC, souligne qu'"il n'y a rien de carré" dans la lettre du ministre, car il ne s'agit pas d'une nouvelle lettre de cadrage signée du Premier ministre, et qu'en l'absence du Medef et de l'U2P, il sera impossible de fixer un calendrier de négociations.
Source : laprovence.com

