Retraites : les sénateurs rejettent la suspension de la réforme et adoptent le gel des pensions

26/11/2025

Dans le cadre du budget 2026, les sénateurs examinent le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Ce mardi 25 novembre, dans la soirée, ils ont rejeté la suspension de la réforme des retraites et ont rétabli le gel des pensions. L’Assemblée nationale aura le dernier mot sur le sujet.

Après les députés, au tour des sénateurs d’examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dans le cadre du budget 2026. Ce mardi 25 novembre 2025, dans la soirée, le Sénat, dominé par la droite, a rejeté la suspension de la réforme des retraites par 190 voix contre 108, rapporte l’AFP. Ce vote est loin d’être définitif, car le budget de la Sécu va revenir dans les prochains jours sur le bureau des députés.

Par ailleurs, les sénateurs ont rétabli le gel des pensions de retraite, sauf pour celles inférieures à 1 400 € par mois, qui resteront indexées sur l’inflation. Cette mesure, que l’Assemblée nationale avait supprimée, a fait l’objet d’un avis de « sagesse » du gouvernement (ni pour, ni contre), le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, la soutenant « dans son principe ». Outre le gel des pensions, les sénateurs ont également rétabli le gel des prestations sociales (allocations familiales, RSA…), à l’exception de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Ces mesures, décriées par la gauche, correspondent en quelque sorte à la mise en place du principe de « l’année blanche ».

La suspension de la réforme des retraites approuvée par l’Assemblée

Le 12 novembre, l’Assemblée nationale avait largement approuvé la suspension de la réforme des retraites. L’article voté par les députés suspendait jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser.

La suspension avait été approuvée par 255 voix contre 146, avec le soutien majoritaire des socialistes, des écologistes, du Rassemblement national. Mais aussi l’abstention majoritaire des députés Renaissance. La France insoumise et les communistes ont voté contre, dénonçant un simple « décalage » de l’application de la réforme.

Face à la menace d’une censure avant même l’ouverture des débats budgétaires, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis une suspension pour amener les socialistes à la table des négociations. La concession ferait passer le coût estimé à 300 millions d’euros en 2026 et 1,9 milliard en 2027, selon l’exécutif.

Et son financement continue de diviser, alors que plusieurs mesures d’économies sur une Sécurité sociale en lourd déficit sont inflammables (doublement des franchises médicales, gel des pensions de retraite et des minima sociaux, etc.).

Source : ouest-france.fr