Après quatre mois de concertation, les négociations ont finalement avorté. "On a un problème avec le Medef, il ne veut jamais rien payer", dénonce le président de la Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres. Il répondra toutefois à l'invitation du Premier ministre mardi matin.
Le conclave sur les retraites s’étant achevé sans accord entre partenaires sociaux, la réforme de 2023 reste donc en vigueur. À l’issue de plusieurs mois de discussions, François Hommeril, a vivement critiqué l’attitude du Medef. "L’attitude du Medef est très condamnable", a déclaré mardi 24 juin le président de la CFE-CGC sur franceinfo, dénonçant le refus du patronat de participer à un partage équitable des efforts.
"Le Medef n’aime pas quand il ne tient pas la plume. Or, ici, on voit bien le coup de calcaire qu’ils ont fait quand le texte est sorti, ce n’est pas eux qui l’avaient écrit", a-t-il poursuivi. Le dirigeant syndical a insisté sur le manque d’engagement financier du patronat : "On a un problème avec le Medef, il ne veut jamais rien payer. Le Medef dit : 'Partagez les efforts entre vous, les salariés et les retraités. Mais nous, de toute façon, le Medef, on ne dépensera pas un seul centime pour aider l’issue de la discussion'".
Ils ne veulent "qu'une chose : consommer l’argent public et le transformer en dividendes"
François Hommeril a également pointé du doigt l’utilisation des aides publiques par les grandes entreprises : "Ça commence à être pénible d’avoir affaire à des gens qui ne veulent déboucher sur aucune négociation et qui, de toute façon, ne veulent qu’une seule chose : consommer l’argent public, le transformer en dividendes et en rachat d’actions, et ne jamais faire aucun effort vis-à-vis du social."
"Il y a un moment où il va falloir que le Medef comprenne que son intérêt dans la négociation n’est pas de servir toujours les intérêts du capital, mais de servir la sphère sociale."François Hommeril, président de la CFE-CGC
à franceinfo
Le président de la CFE-CGC a appelé à un changement de posture du Medef. "Un pays, une organisation, une entreprise ne fonctionne pas s’il n’y a pas un partage des efforts, pointe François Hommeril. Être dans le toujours plus, ça finit par fatiguer, ça finit par désespérer les gens. Quand on se prétend être négociateur, quand on se prétend être représentatif, il faut savoir aussi faire des concessions au moment où c’est nécessaire pour que des points de vue se rapprochent".
Après l'annonce de "l'échec" du "conclave" par les partenaires sociaux, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il allait les recevoir dans la matinée pour tenter de trouver "une voie de passage". François Hommeril a affirmé rester disponible : "Je n’ai pas d’infos à ce stade, mais si évidemment le Premier ministre m’invite à le rencontrer, dans la journée ou les jours qui viennent, je le ferai. Il n’y a pas de raison que je sèche ce rendez-vous".
Source : franceinfo.fr