Chute du gouvernement Bayrou : quelles nouvelles priorités pour le budget 2026 ?

09/09/2025

Le budget 2026 doit être entièrement révisé en un temps record. Entre contraintes budgétaires, hausse des dépenses incompressibles et divergences politiques, le futur gouvernement devra trancher dans le vif.

Avec la chute du gouvernement Bayrou, lundi 8 septembre, la question du budget 2026 se pose à nouveau. La nouvelle équipe gouvernementale va devoir remettre tout à plat. Elle a jusqu’à début octobre pour le faire afin de respecter le calendrier parlementaire, autant dire très peu de temps, un mois à peine. On imagine la masse de travail et les compromis nécessaires, les arbitrages en fonction de la couleur politique du futur nouveau gouvernement. Avec une question autour d’un chiffre érigé jusqu’à présent en totem par le Premier ministre sortant, François Bayrou. Les fameux 44 milliards d’euros d’économies prévues. Tout cela pourrait bien faire "pschiit".

La gauche propose de réduire ce plan d’économies de moitié. Quelque "44 milliards d’euros d’économies, c’est impossible… Nous proposons d’en faire entre 21 et 22 milliards", explique le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. L’engagement est précis, est-il pour autant réalisable ? Olivier Faure en est convaincu, expliquant qu’avec l’argent récolté, notamment à travers la taxe Zucman sur les très hauts revenus, et la fiscalité sur les GAFAM (les géants du numérique…), on réduirait le déficit et on relancerait la croissance en faisant gagner du pouvoir d’achat aux Français.

Ramener le déficit sous la barre des 5%

Autant dire que toutes les pistes de travail du gouvernement sortant sont remises en question. Il faut maintenant savoir jusqu’où peuvent aller les compromis en fonction de la couleur politique de la future équipe gouvernementale. Dans l’absolu, l’objectif est de réduire le déficit public et le ramener entre 4 et 5% de notre PIB (la richesse nationale) contre 6% aujourd'hui. Cet objectif est tenable avec les 44 milliards d’euros d’économies projetées par l’équipe Bayrou sortante mais, quelle que soit la couleur du futur gouvernement, il faut prendre en compte ce que l’on appelle les dépenses contraintes, dont la charge de la dette, c’est-à-dire l’argent nécessaire à débloquer pour rembourser les intérêts de notre dette. Cette charge – uniquement pour rembourser les intérêts – devrait bondir de huit milliards d’euros, sans parler de la contribution de la France à l’Union européenne comprise normalement entre cinq et six milliards.

Un autre poste important est celui des dépenses de santé, liées notamment au vieillissement de la population, incontournable. Une récente note de Bercy évoque une augmentation nécessaire proche de 4% du budget alloué, soit pas moins de dix milliards d’euros. D’évidence, le gouvernement qui va succéder à François Bayrou va très vite se retrouver confronté à la réalité de la situation et des chiffres. Aucune solution ne sera facile à assumer et à réaliser sans efforts partagés, et sans être rigoureux dans la réforme des dépenses publiques. Reste à savoir sur quelles priorités se mettre d'accord.

 Source : franceinfo.fr